dimanche 28 juillet 2013

DE LA DÉGRADATION DES MŒURS EN MILIEU SCOLAIRE

               DE LA DÉGRADATION  DES MŒURS EN MILIEU SCOLAIRE


Il s’agit de voir le sens du thème, de préciser  le problème que pose le thème, d’indiquer les intérêts que soulève le thème, de  dire les enjeux  du problème.
Ainsi, nous nous posons la question : qu’est-ce que nous entendons par « Dégradation des mœurs en milieu scolaire » ? Jouons avec les mots pour y voir plus clair.
-          D’abord, qu’est-ce que la dégradation ?
En physique, nous avons le principe de la dégradation de l’énergie. Ce principe est tiré du théorème de Cournot établi en 1824 et généralisé en 1850 par Clausius. C’est  ce qu’on appelle le second principe de la thermodynamique. Que dit ce principe ?
Une machine thermique ne peut fonction sans déplacement d’une source  chaude à une source froide ; la chaleur ne peut donc être transformée en travail sans chute de température, ce qui a pour conséquence qu’une partie de la chaleur dissipée par un travail mécanique ou un échange d’énergie ne peut être récupérée sous forme de travail. Ainsi, dans un système thermique isolé, et là surgit notre notion, se produit une dégradation irréversible de l’énergie, tout en restant, à travers ses transformations, constante en quantité (conservation de l’énergie), tend à déchoir de ses formes supérieures à des formes non utilisables, du moins en totalité (ie chaleur).
Dés lors, par dégradation, nous pouvons  entendre détérioration graduelle. La dégradation est un processus naturel ou provoqué tendant vers l’état d’avilissement ou de déchéance. C’est le fait de s’abaisser moralement, de dégrader. Dégrader, c’est perdre en dignité, en valeur, en grandeur. C’est une perte ontologique.  Voilà ce qui nous rappelle la dégénérescence. 
Dégénérer, pour une réalité ou pour un être, c’est se dépraver, perdre sa qualité. C’est une altération amenant une réalité à une forme inférieure.  C’est retourner à un état antérieur dont le dépassement    résulte de l’évolution. Ainsi, dégradation, dégénérescence figurent la dégringolade, la décadence, toute chose qui rappelle une chute comme en physique sauf qu’ici, il s’agit d’une chute ontologique, d’une chute métaphysique : c’est l’être qui est victime d’un préjudice, d’une dévalorisation, d’une dévaluation ontologique. Apparait en filigrane l’idée d’une mort.
Ainsi, la dégradation figure un processus tuant à petit  feu une réalité. Qu’est-ce qui est promis à une mort ici ? Qu’est-ce qui dégénère ? Qu’est-ce qui se dégrade ? Il s’agit, voyez-vous, des mœurs.  A ce niveau arrêtons-nous un peu sur la notion de mœurs.  Qu’est-ce que nous pouvons entendre par  mœurs ?
Le mot part du latin mores qui veut dire « genre de vie », usages, coutumes. En sociologie, elles désignent : « un ensemble observable des usages pratiques et coutumes communs dans un type social donné ». Avec Montesquieu, nous comprenons que les mœurs se distinguent des lois civiles. En effet, l’auteur de De l’esprit des lois écrit : « Il y a cette différence entre les lois et les mœurs que les lois règlent plus l’action des citoyens et les mœurs les actions des hommes. » Lévy Bruhl dit que la science des mœurs qu’il nomme « sociologie morale » devrait se substituer aux morales théoriques impossibles et inutiles. Du coup, la lecture moralisante des mœurs consiste à les considérer comme des lunettes-valeurs appartenant à un type social bien précis de juger du point de vue moral (approbation – désapprobation) les conduites selon des normes admises de façon plus ou moins explicite. Dans cette lecture moralisante, les mœurs  renvoient au comportement qui pose la problématique de la moralité sexuelle.  L’activité sinon la vie sexuelle des individus qui évoluent ensemble, ie qui appartiennent à la même sphère sociale,  reste soumise  - cette vie sexuelle- à un jugement moral dont le critérium est sans conteste les représentations  socio-culturelles. 
Ces représentations socio-culturelles participent du processus de socialisation, d’acculturation des différents individus. Excusez-moi de cette fâcheuse répétition : de toute façon les individus sont toujours différents. Le principe leibnizien des indiscernables nous enseigne qu’il n’existe pas deux être identiques dans la nature.
Reprenons notre propos sur  la moralité qui n’est rien d’autre que la conformité de l’action individuelle aux valeurs ou représentations prévalant dans le groupe social. Tout le monde comprend que c’est la société qui prend en charge l’insertion de l’individu dans le moule social. Pour ce faire, elle l’inscrit sur une trajectoire socialisante. C’est dans ce contexte bien précis que l’école est reçue comme instrument de la société dans la réalisation  de son objectif consistant à amener les individus à faire épouser les valeurs, les aspirations, les références, les représentations socio-culturelles. 
Voilà ce qui nous amène à considérer la troisième notion du thème : le milieu scolaire. Il s’agit, voyez-vous,  de l’école.
Du grec scholè et du latin schola, école veut dire loisir. Elle figure l’occupation d’un homme de loisir. Dans l’antiquité gréco-latine, l’école représente un groupe de philosophes professant une thèse commune sous la direction d’un Magister. Nous avons comme exemple : l’école et l’Académie de Platon, l’école et le Lycée d’Aristote.  L’Ecole qui s’écrit avec un « E » majuscule désigne la philosophie du Moyen –Age enseignée dans les écoles et les universités.
L’approche pédagogique moderne nous parle du concept de « nouvelle école » véhiculant une éducation centrée, par une sorte de révolution copernicienne, sur l’enfant, sur ses intérêts et ses aptitudes à la création. Cette approche s’oppose à l’école traditionnelle qui considère le maître comme le modèle que l’enfant doit chercher à égaler. Ainsi, si vous me suivez bien, vous notez avec moi que l’école est une institution qui renvoie à trois réalités : la société, l’enseignant et l’apprenant.
Dés lors, si nous parlons de la dégradation des mœurs en milieu scolaire, nous posons que la société, l’enseignant et l’apprenant sont les acteurs – voyez-vous - de cette dégradation de la moralité dans cette institution qui se nomme école.  Mais qu’est-ce que l’on gagne à parler de la dégradation des mœurs, de la perte des valeurs en milieu scolaire ? Nous cherchons à inviter les uns et les autres à une à autocritique, à une introspection, à un examen de soi  par soi. La dégradation des mœurs est un phénomène qui interpelle tout le monde. Par conséquent, en parler, c’est chercher à jouer sa partition en tant que nous sommes êtres sociaux, qui avons réussi le processus de socialisation et qui devons effectivement et rigoureusement participer au vernissage de ces jeunes à qui on dédie l’avenir de nos cités.
Chacun de nous doit absolument répondre de ses actes.  Dans ce contexte où nous parlons de dégradation des mœurs, nous allons penser avec vous (permettez moi de rire puis que toute  pensée est subjective) la part de responsabilité de la société, la part de responsabilité de l’enseignant et ainsi en déduire celle de l’enfant.
La charpente de la lecture est ainsi établie :
1-      De  l’étiologie de la dégradation des mœurs ?
2-      Quelles sont les conséquences de ce phénomène ?
3-      Peut-on penser des solutions pour une réévaluation, une régénération du tissu éthico-scolaire?
C’est sur ces questions que je vais bâtir ma communication.
II-/ DE L’ETIOLOGIE DE LA DEGRADATION DES MŒURS EN MILIEU SCOLAIRE
Il s’agit d’exhumer  ici les raisons expliquant ce phénomène qui nous réunit aujourd’hui.
Considérant l’acuité de la crise de l’adolescence féminine aux Etats-Unis et les profondes perturbations qu’elle provoque, Margaret Mead aborde la société samoa (pays de Polynésie, appartenant à l’archipel des Samoa, dans l’océan Pacifique) avec la question : En est-il de même partout ? Ses investigations lui permettent de répondre par la négative. La puberté chez les jeunes samoans est un phénomène purement biologique et ne provoque aucun problème d’ordre psychologique. Elle ne provoque non plus aucun signe ni aucun risque de désadaptation sociale. Conçue comme un monde harmonieux, la société samoa permet aux enfants et aux adolescents de s’adapter progressivement au milieu social par une éducation souple et ouverte. Un climat de liberté sexuelle prépare la jeune fille à la vie adulte du mariage.
Dans ses travaux en Nouvelle Guinée, Margaret Mead a entrepris de préciser la part du biologique et celle du conditionnement social dans les rôles respectifs tenus par l’homme. Elle constate que chez les Apresch que les comportements masculin et féminin se confondent et sont plutôt du genre « doux ». Il n’existe pas de compétition entre les deux sexes, qui se partagent, sans distinction, les principales tâches sociales. Ce tempérament est cultivé chez les enfants par une éducation pleine de tendresse et d’affection. En revanche, les Mundugor ont un caractère violent. Les enfants sont élevés durement et souvent maltraités afin qu’ils apprennent à se défendre. Toutefois il n’existe aucune différenciation considérable entre la psychologie de l’homme et celle de la femme.
Chez les Chabuli, il existe bien une différence entre les rôles masculin et féminin. Mais, cette différence se distingue de celle que l’on retrouve dans la civilisation occidentale entre la femme et l’homme.
Le tempérament des hommes Chambuli est doux et artistique, tandis que les femmes ont la responsabilité de la vie sociale, l’initiative dans le domaine sexuel et constituent un groupe homogène face aux hommes.
Que nous vaut ce détour ?  Il s’agit de comprendre ici que rien donc de ce qui nous semble naturel dans les traits de caractères des deux sexes ne l’est en fait, mais est la résultante du conditionnement social. Il n’y a pas de différence de nature mais seulement de culture. Dénonçant l’ethnocentrisme, Mead tire de ses enquêtes la leçon du relativisme ethnologique. En mettant en évidence la prépondérance du culturel, elle montre par là même la possibilité de le changer et donc de l’améliorer. Dés lors, vous pouvez comprendre avec moi que la dégradation des mœurs est un phénomène lié fondamentalement à la question socio-culturelle. Donc, les individus qui fréquentent l’école sont des produits de la société. C’est ainsi que Guy Rocher écrit dans le tome 1 d’Introduction à la sociologie générale : « La culture et la société se trouvent dans chaque personne et chaque personne est intégrée à l’organisation sociale. » 
Qu’est-ce que tout ceci veut dire. Nous voulons justement vous faire noter que la dégradation des mœurs en milieu scolaire est l’une des conséquences de  la crise des valeurs en société.
En effet, les principes moraux, religieux, éthiques sont bafoués. Les références se déchirent. La société est frappée par la corruption, la concussion, la prostitution, la drogue et tout ce qui tombe sous leur compréhension. Elle n’a plus de repère. Le tissu social est déchiré par une autorité politique froide et menteuse, par des chefs religieux dont le faire retrouve le parfum de la prostitution politico-économique. Des chefs de familles qui mentent devant ceux qu’ils doivent éduquer, qui vendent de la drogue, qui se font avoir et mal traités devant leur famille confisquent à leurs enfants toute possibilité d’avoir un « soin » - pour parler comme Kant qui sied à la condition humaine. Une mère jouit dans les insultes, un père qui s’impose par arrogance sont des anti-modèles pour la société et pour leur progéniture. A cause de la pauvreté, les référentiels  - soutouro, ngor, kersa, fayda, fouleu, jom, mandu sont pratiquement jetés dans les poubelles de l’histoire.
Regardons nos chefs religieux, coutumiers, regardons ceux qui se disent gardiens des traditions, regardons les hommes politiques, regardons les acteurs sociaux, regardons chez enseignants, regardons ce qui se passe dans les services, dans l’administration, dans les foyers, regardons ce qui se passe dans les hôpitaux, dans  les casernes, regardons ce qui se passe dans le milieu artistique, partout où vous regardez, ca pue ! Et ce parfum nous remplit les poumons et la tête à chaque fois que nous entrons à l’école. Puis que l’école est une institution sociale tout ce qui s’y trouve n’est que le prolongement des dérèglements fous qui sont notés dans la société. En d’autres termes, la chute vertigineuse des valeurs, de la moralité en milieu scolaire n’est rien d’autre que l’expression pure de l’échec de la société à honorer sa mission civilisatrice, de purification, d’acculturation, d’éducation, d’instruction. Emmanuel Kant soutient : « Chaque génération éduque l’autre génération. ». Voilà messiers et mesdames toute la question : Qu’est-ce qu’éduquer ?   Ecoutons ainsi la phrase inaugurale du Traité pédagogique de Kant : « L’homme est la seule créature qui soit susceptible d’éducation. Par éducation l’on entend les soins (le traitement, l’entretien) que réclame son enfance, la discipline qui le fait homme, enfin l’instruction avec la culture. Sous ce triple rapport, il est enfant, — élève — et écolier. »

Le plus dramatique est que l’école aujourd’hui est remplie non d’enseignants mais de pseudo-enseignant qui ne comprennent rien en la matière et croyant qu’éduquer et instruire c’est venir devant des néophytes et cracher certains mots savants. Kant dit pour éduquer, il faut être bien éduqué. Paraphrasant Jouvet pour qui « Il ne faut point accorder la science à ceux qui n’ont point de vertu. », nous disons que l’éducation ne doit point être confiée à ceux qui n’ont point de vertu.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Braquons notre caméra sur l’école. Laxisme, arrogance, insolence, indiscipline, impolitesse, ignorance, irresponsabilité, inconstance, constipation : voilà autant de mots qui font les maux de l’école. Regardez ce professeur qui, en 2007, avait engourdi, je blague, engrossé 7 filles. Regardez cet enseignant qui, s’habillant comme « fou-malade », cherche à professer. Regardez cet enseignant qui en vient aux mains avec un élève parce que voulant avoir de l’autorité  sur lui devant une jeune femme après qui il court. Réécoutez  cet enseignant qui se cache derrière les langues locales et négligent la langue de Molière. Les espaces ruraux offrent le plus bel exemple.
J’accuse ainsi l’enseignant qui, par ignorance ou par imbécilité, n’honore pas le contrat qui le lie à la société, à l’Etat, à la condition humaine. Il faut plus de responsabilité, de déontologie, de respect, de sérieux, d’abnégation. Croyez-vous que seuls les apprenants sont responsables de la dégradation des mœurs ? Pensez-vous que l’enseignant est sacro-saint ? Comment un professeur limité et qui s’offre tel à ses élèves ose exiger un quantum de respect ?
Ces considérations amènent à voir que dans le milieu scolaire les enseignants et l’administration entretiennent fâcheusement toutes les bassesses, les bêtises : c’est un état candide affichant toute la désolation confisquant même toute possibilité de rendre à la condition humaine sa dignité. Pour tout adulte, éduquer est un devoir au sens kantien du terme. Pourquoi ? Réécoutons la définition qu’Alain donne  à l’enfant : « J'appelle enfant l'être humain en pleine croissance, avant la formation, avant les passions (altruisme) qui s'y rattachent, avant qu'il ait le souci de gagner sa vie, ou ce qui est la même chose, avant qu'il puisse s'instruire par directe expérience, donc nourri, gouverné, et protégé par la famille. Nous voyons depuis plus de 10 ans que des enseignants font non le cours mais la cour. Des professeurs font chanter des apprenantes parce que ces dernières refusent de les retrouver dans leurs immondices. Le docteur Momar Ndoye, psychothérapeute à l’hôpital Fann dit que cette situation s’explique par un manque de professionnalisme.  
Mais, l’école n’est pas faite d’enseignants. Enseignant n’est enseignant qu’à côté des apprenants ; d’où la question : en quoi consiste la responsabilité des élèves dans la dégradation des valeurs ?
Certes, ils sont des victimes d’un système corrompu, fou fonctionnant laborieusement. Mais, ils étalent toute une constipation qui les indispose à épouser cette note de Kant « Ainsi, par exemple, on envoie d’abord les enfants à l’école, non pour qu’ils y apprennent quelque chose, mais pour qu’ils s’y accoutument à rester tranquillement assis et à observer ponctuellement ce qu’on leur ordonne, afin que dans la salle ils sachent tirer à l’instant bon parti de toutes les idées qui leur viendront. »
Ils considèrent que les enseignants comme une menace pour eux. Ils manquent de respect, de considération, de décence, de retenue. La plus part d’entre eux ne croient plus aux études et ont perdu toute culture des livres. C’est cette catégorie qui sape l’autorité scolaire. Ils n’ont rien compris et croient avoir tout compris. Ils veulent savoir et ne veulent pas rester disciples. Ils affichent arrogance, indiscipline, insolence et une candeur qui donne la nausée. Ils font des insultes une monnaie d’échange.  Qu’est-ce qui se passe dans leur tête ?
Ces enfants sont des victimes. En effet, ils sont agressés par la télévision, le cinéma, la paralittérature, l’internet. Ce qu’ils subissent dans leurs familles, ce qu’ils reçoivent dans la société participent de ce qui forge leur être. Ils s’inscrivent dans l’idéologie globalisante qui réduit la condition humaine au modèle américain. Voilà ce qui explique le déracinement.
Croyant que le paradigme négro-africain est caduc, ils aspirent à d’autres types référentiels de coloration occidentale. La notion de déracinement en arrive à poser de nouvelles catégories. Les apprenants, parce que connectés  au reste du monde via internet,  créent de nouveaux repères, de nouveaux cadres, de nouvelles représentations. Celles-ci s’entendent comme des anti-valeurs. C’est l’adulte qui figure le « vieillard bachelardien » qui les considère comme telles. Ce sont des non-valeurs qui se veulent des valeurs. Elles dépassent les traditionnelles valeurs par de nouvelles qui les inscrivent et les maintiennent en connexion avec le reste du monde. Les acteurs de l’éducation, les parents, la société restent responsables de la perte des valeurs en milieu social et, partant,  scolaire. D’aucuns considèrent que les milieux urbains souffrent plus de la dégénérescence des mœurs, des valeurs. Cette vision n’est pas aussi pertinente que cela. En effet, la famille peut appartenir au rural tout comme à l’urbain. La différence apparait sous cette note de Rocher : « La famille de milieu rural offre en général à l’enfant moins de possibilité de développement mental que la famille de milieu urbain. » Tout cela participe de ce qui va forger l’être de l’enfant. C’est d’ailleurs pour cette raison Kant soutient que l’éducation doit commencer de bonne heure.

    Ainsi, l’étiologie de la dégradation des mœurs se réduit en un triangle : Société – Enseignant- Apprenant. En d’autres termes, c’est le système social qui est en dérèglement et qui a causé  et qui cause encore, si vous voulez, cette décadence, cette perte des valeurs.

II-/ QUELLES SONT LES CONSEQUENCES ?
Rappelons juste un détail que tout le monde sait ou doit savoir : l’école est le prolongement de la socialisation.  Elle est instituée pour installer des fondamentaux : inculquer les valeurs, les références, les aspirations, les normes, les interdits, les idéaux.
Dés lors, la dégradation des mœurs constitue un frein à ce projet de socialisation. Du coup, les conséquences peuvent s’établir ainsi :
-          Etat conflictuel : entre enseignant et apprenant, apprenant et administration scolaire
-          Crise scolaire
-          Conflit psychologique
-          Confusion des rôles
-          Transformation / changement / modification sociaux
-          Crise identitaire
-          Recherche d’autorité et de repère
-          Déracinement
-          Crise de personnalité
-          Perte de soi
-          Echec scolaire
-          Déviance
-          Marginalité
-          Transgression
Au regard de ces conséquences désastreuses, il faut essayer d’élaborer des solutions pour une remontée, ie une régénération.

III/ PEUT-ON PENSER DE SOLUTIONS?

Il faut repréciser les 6 fonctions canoniques de l’école :
·         La fonction d’éducation et de formation
·         La fonction de socialisation
·          La fonction d’inculcation idéologique 
·          La fonction de reproduction 
·          La fonction de sélection
·          Fonction de promotion collective et de développement
Ce sont ces fonctions qui  vont permettre à la société de bien instrumentaliser l’école et prolonger en elle son travail d’éducation et d’acculturation, de socialisation.
-          Il faut accorder du crédit à la note du docteur Ndoye  et faire preuve de professionnalisme, de sérieux, de déontologie.
-          Il faut mettre les enseignants au parfum des nouvelles théories pédagogiques. 
-          Il faut que la société et l’Etat contrôlent l’action de ses acteurs.
-          Il faut que l’impunité cesse à tous les niveaux de la société et de l’Etat.
-          Les enseignants ont des défis énormes à relever : il faut d’abord qu’ils soient convaincus de ce qu’ils font.
-          Qu’ils cessent d’entrer dans le métier par effraction.
-          Qu’ils comprennent que lorsqu'ils  ratent leur mission, c’est toute l’humanité qui en souffre.
-          Que les enseignants prennent conscience que nous sommes dans le paradigme mondialisant et qu’ici seules les compétences sont à faire valoir. Et l’école assure – c’est sa mission même – ces compétences aux jeunes citoyens.
-          Il faut faire de la réussite scolaire un crédo
-          Que l’on cesse d’avoir cette fâcheuse idée de se dire : " on est  en milieu rural".
-          Nous devons être des citoyens du Monde et vivre en tant qu’agent kantien.
Ainsi, j’invite mes collèges et tous les acteurs sociaux à relire cette remarque du moraliste allemand : «De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors
du monde, il n’est rien qui puisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est
seulement une BONNE VOLONTÉ. »

Ma réflexion est juste une lecture-invitation consistant à dire que notre société souffre de références et de repères, de principes et de valeurs. Notre école cherche à former, à forger un citoyen qui est imbu des toutes les valeurs de l’homo sénégalensis (jom, téranga, kersa, fouleu, liguey, ngor, etc), de toutes les aspirations sénégalaises mais qui s’ouvre (ce type de sénégalais) au monde et se réalise en tant qu’humain à part entière. Les valeurs nous décrochent de notre condition naturelle  et nous élèvent à la dimension du Bien qui est la plus profonde des valeurs. Faire le bien, c’est déjà cheminer vers Dieu en qui nous retrouvons la promesse du bonheur. La moralité dans la philosophie portique réside en l’action adéquate qui assure la quiétude s’ouvrant sur la béatitude. 


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